On m’appelle le taiseux. Non pas parce que Trop obscurément suspicieux, Trop sentencieusement obséquieux Mais parce que Tellement silencieusement silencieux Que c’en est assourdissant.
On m’appelle le taiseux. Au premier abord sauvage, On me dit en hommage Etre homme sage, Traversé de nuées d’orage Et de larmes en nuages.
On m’appelle le taiseux. Posant sur le monde Le regard cru d’un humain, Espérant comme ses contemporains, Juste de jolis chants pour demain.
On m’appelle le taiseux. A la trop rare parole Que je ne voudrais que d’or, A voir briller dans vos yeux.
On m’appelle le taiseux. Et ne voudrais en ces cieux Que nous voir tous heureux