sur les berges ruisselantes de la Loire éteinte creusée par ces flasques doucereuses d’ennui long, les fauves juvéniles se dévorent d’étreintes, les digues chamarrées se régalent des chansons. des peaux de laines froides s’ébattent aux grands feux de joie crépitant d’arômes tendres prohibés, se tissent des teintes en sang prune bariolé sans peine pour la toile morte par ces gestes audacieux. vont et viennent les rejetons de diables fortuits sans décence ni même prières pour les aubes à venir, ils ne pratiquent que la moquerie et le grossier plaisir, déchirant tous hilares la belle robe de nuit. enivrés dans la liqueur d’une bête jeunesse, les animaux nocturnes raillent et méprisent l’aurore, retournant se terrer aux antres dénuées de liesse pour ne laisser qu’en reste des souvenirs déjà morts. « hélas que ce fut une si douce substance de rêve éparpillée en gouttes mornes par l’éclat du matin, même encore à l’heure sombre ne m’accorde une trêve et ses yeux de sommeil, et sa bouche de satin. songer au reste il faut dire c’était l’indécence à la faute du cœur j’y prêtais ma passion : timide bouche de verre, seins de blanche faïence, hélas pour mon âme qu’une risible illusion. » l'un se tient le crâne encore tout ruisselant, il fait des vers bleus pour ses muses absentes, il est resté dans l’éveil sans prendre la tangente et demeure sur sa rive plein de songes cinglants. sur les berges ruisselantes de la Loire déteinte des murmures dépéris par un soir sans raison et une flore arrachée à ces rives en basses teintes restée froide à mourir sur la longue saison.