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Paul Mareau

la longue saison ( 1 )

sur les berges ruisselantes de la Loire éteinte
creusée par ces flasques doucereuses d’ennui long,
les fauves juvéniles se dévorent d’étreintes,
les digues chamarrées se régalent des chansons.
des peaux de laines froides s’ébattent aux grands feux
de joie crépitant d’arômes tendres prohibés,
se tissent des teintes en sang prune bariolé
sans peine pour la toile morte par ces gestes audacieux.
vont et viennent les rejetons de diables fortuits
sans décence ni même prières pour les aubes à venir,
ils ne pratiquent que la moquerie et le grossier plaisir,
déchirant tous hilares la belle robe de nuit.
enivrés dans la liqueur d’une bête jeunesse,
les animaux nocturnes raillent et méprisent l’aurore,
retournant se terrer aux antres dénuées de liesse
pour ne laisser qu’en reste des souvenirs déjà morts.
« hélas que ce fut une si douce substance de rêve
éparpillée en gouttes mornes par l’éclat du matin,
même encore à l’heure sombre ne m’accorde une trêve
et ses yeux de sommeil, et sa bouche de satin.
songer au reste il faut dire c’était l’indécence
à la faute du cœur j’y prêtais ma passion :
timide bouche de verre, seins de blanche faïence,
hélas pour mon âme qu’une risible illusion. »
l'un se tient le crâne encore tout ruisselant,
il fait des vers bleus pour ses muses absentes,
il est resté dans l’éveil sans prendre la tangente
et demeure sur sa rive plein de songes cinglants.
sur les berges ruisselantes de la Loire déteinte
des murmures dépéris par un soir sans raison
et une flore arrachée à ces rives en basses teintes
restée froide à mourir sur la longue saison.