Les yeux sans cesse tournés vers le levant, Je guette, en vain, ton retour tristement, Car point n’est en l’espèce de désir plus chère Sinon de t’aimer comme l’on maudit l’enfer.
Déesse ou mortelle, tu pourfends de ta grâce Mon Cœur courroucé de ce qu’il n’embrasse, Tes lèvres, ton front ou tes grands yeux de jade Offrant la pitance à des chaires bien plus fades.
Ainsi mes transports pareils à tes yeux Que ne sont ces minutes déroulant sur ma vie Faisant d’elle un rêve aux contours malheureux Me résigne à n’être que l’ombre d’un banni.
Songe à cet appétit dont tu jouissais naguère, A cette satiété dont je ne me saurai défaire.
Toi Chimère dont l’olympe est le berceau, Répands sur ma vie ces dons innés Fais jaillir de ce ru ce qu’il y a de plus beau Laisse moi mourir d’amour et d’amour t’aimer.