Ces frêles ivrognes pas encore corrodés Pintent pour diluer le sang de leurs veines Crachent leur bonheur dans un bac de porcelaine Fourmillent anophtalmes et gisent à nos pieds
Ils ont l’éclat d’une moisissure innocente Pas encore la texture des éponges engorgées Qui absorbent sans digues et à s’en faire chialer Les pires élixirs pour une mort moins lente
Ils s’enivrent par jeu et non par désespoir Mais après des litres de bière, de spiritueux Gamins et poivrots ont le regard nébuleux Ivre, névrosé, ravi de ne plus rien voir
Dans un vertige fiévreux, un humour grinçant Ils comptent les chenilles de verres vides en cortège Refont le monde avec des utopies de liège Pour tenter d’ignorer l’avenir angoissant