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Philippe BECQUEMBOIS
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Philippe BECQUEMBOIS
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Parfois le silence
entend des pas qui s'éloignent
dans le lit du vent
Chaise abandonnée
qui oscille dans la nuit
berceuse du vent
Ton corps étoilé
murmure des mots d'amour
je palpe la nuit
Giboulée de neige
arbre perdu dans l'hiver
cri sourd de ton âme
Butée du regard
voile au lointain qui frissonne
l'espace s'arc-boute
Ombre de clocher
les morts jouent aux dominos
avec leurs dents chauves
Au point d'Alençon
j'ai dessiné ton prénom
au dos du ruisseau
Filet de frayeur
glisse ses doigts de cristal
le long du carreau
Rosée de printemps
truite s'enfuit au ruisseau
arc-en-ciel joyeux
Ma fidèle amie
tu t'endormis en hiver
ma main sur ton cœur
Puis-je chaque jour
garder un peu de ta grâce
le chant du printemps
J'ai perdu raison
à t'aimer plus que raison
j'aurais dû me pendre
Au sang de la croix
la vie et la mort se joignent
à l'ombre des cieux
Basalte dormant
sur un liseré de vent
un galet d'écume
Abeille amoureuse
j'ai aperçu ton ombrelle
le miel de tes lèvres
Ma Vénitienne
légère est ton âme ardente
ma tendre déroute
Elle te sourit
va picorer ton secret
s'en va caqueter
Printemps de velours
à ma lèvre agrafera
cerise de sang
Soleil amoureux
de l'hirondelle océane
caresse les flots
La porte rouillée
qui mène au vieux cimetière
au loin mon enfance
Partie dans le vent
laissant un sillon de neige
sans laisser d'adresse
La tristesse est douce
quand dans la nuit ton regard
endort les étoiles
Ma belle Antillaise
ambré ton sang caraïbe
mon sucre de charme
Sous l'alizé bleu
ton sang goutte à goutte
poison dans mon cœur
Frotter les nuages
avec du papier d'argent
il pleuvra ce soir
Ma cicatrice
avec ses yeux d'amoureuse
son sourire triste
Cet oubli sans fin
ce trou qui grandit sans cesse
qui mange le temps
Près du vieil étang
un héron rêveur regarde
danser les grenouilles
Chat noir qui murmure
à l'oreille des souris
je porte malheur
Sa vie d'os rongée
et sa solitude en laisse
un vieux chien médite
Lapin de garenne
gambadant dans la luzerne
parfum de printemps
Lapin qui sautille
petites crottes en neige
chapelet d'hiver
Un soir de novembre
le temps semblait infini
la neige était triste
Tu griffes mon âme
avec la douceur rêveuse
d'une pluie d'automne
Nuage se cache
sous le masque du soleil
ou l’art d’être triste
Je suis ton jouet
un bouchon qui flotte au vent
ta chose éternelle
Montagne araignée
allure de chat tapi
s'apprête à bondir
La route était bleue
les coquelicots dansaient
à toute vitesse
Enfile ta robe
de solitude et de rêve
sois ta liberté
La voile lactée
navigue sur une mer
de chocolat bleu
Quatre roses rouges
trois blanches vingt-huit euros
tu ne m'aimas point
La lune brillait
j'ai aperçu sur ton cœur
un reflet de neige
Ton œil plein d'amour
pour ce jeune chat qui passe
ton œil plein de haine
Au Père Lachaise
dans leur rocking-chair humaine
les vers font ripaille
Dans la nuit entends
le clapotis infini
du chant des étoiles
L'été s'est enfui
laissant ton corps pourrissant
le festin des mouches
J'ai compté chaque heure
chaque étoile dans le ciel
j'attendrai encore
Au verger d'automne
petite pomme oubliée
timide orpheline
Chemin d'herbe tendre
chemin va à la fontaine
chemin vers ton cœur
Âme vagabonde
en purs haillons de lumière
vent froid de l'hiver
Troubadour rêveur
caresse la lyre
de tes souvenirs
Mourir inconnu
nourrir la terre
pourrir sans fin
Au bord de tes lèvres
illuminé de soleil
rêve un rossignol
Rappelle-toi l'ombre
au lointain des ailes grises
son chapeau de paille
Baiser de satin
ma lèvre à ton cou si chaud
douce nuit d'hiver
Étoiles cruelles
somnolence de la neige
je perds la raison
Nuage d'été
déshabille le soleil
en robe de pluie
Ma fée de magie
tu mens avec tant de grâce
j'en perds mon lapin
Nouvel an sans neige
absence de SMS
froide solitude
Toi mon écorce rude
mon bois solide d'hiver
ma sève de vie
Ta main de feu
ma main de neige
rivière de notre amour
Mes mains chevaux
qui se cabrent en vain
à saisir ton ombre
Fraise et framboise
savoureux cousinage
de baisers sur tes lèvres
Au creux de la nuit
l'écume du plaisir
se mêle à la pluie
L'hiver frappe à la vitre
tu dessines le temps
sur du papier de givre
Parfum de lavande
ton ombre imprègne
le chant des cigales
Une demoiselle
sur une trottinette
son parfum de fruit
Ton âme
un lac immobile
brillant et glacial
Sous ta robe blanche
ton string noir
papillon de nuit
Robe rose d'enfant
robe blanche d'épouse
robe noire de deuil
Haïku difficile
je tourne autour du pot
de la poésie