De château en château j'ai descendu la Loire, Le coeur un peu triste de te savoir partie, Mais le temps a passé sur les rives du fleuve Et je me suis laissé emporter dans la nuit.
Dans les jardins bordant l'onde qui s'endormait, J'ai vu se dessiner les murs majestueux; Sous les arches du pont aux pierres centenaires J'ai glissé ma barque remplie de ta présence.
Sirius s'illunait, le vent berçait l'espace, Un grand cerf en son royaume appelait sa douce, Et le long des berges où mon âme apaisée Naissait à l'espérance, en moi je me disais :
Je te retrouverai un jour de matin calme, Et comme un long frisson sur l'eau de la rivière, Je poserai rêveur un baiser sur ta lèvre, Léger comme la vague au lointain s'enfuyant.