Il est minuit L'heure où le poète agonise Les mots s'étranglent Les mots se désossent Les mots se décomposent Dans la pestilence De la nuit qui empeste Le silence et la mort Je vais à l'aventure des mots Sans pensée ni raison J'écris sans rime Je ne sais pas Je ne sais plus Un air de Chopin M'accompagne Douce berceuse En ré bémol majeur Qui berce le peu d'âme Qui reste en moi En ce soir d'agonie Mais qu'importe Les mots sont inutiles Le silence se tait La mort nous emporte Il est temps De refermer ce poème Et de l'oublier à jamais