Naître à Venise dans l'ombre du Grand Canal Sous la lumière bleue où le flot d'or se teint Troublé par un souffle qu'on voue au vent salin Ivre d'un violon qui se boit féerial
Aimer à Venise des dames automnales Aux parfums flous et très doux à peine défunts Coloré d'arabesque et de rire enfantin Fou d'une mandoline aux formes sculpturales
Mourir à Venise quand le soleil s'éteint Dans une barcarolle de nuits sidérales A l'heure où un hautbois monte aux lunes spectrales
Et revenir à ce monde noir qui m'astreint Au doute plus froid et plus dur qu'un long métal... Ah ! Qu'un bon avatar me plonge au jour natal !