Il est une forte neige Qu'on appelle décembrine Neige tenace et durcie par le gel Qui jusqu'au temps Du doux printemps Ne s'en va Bien que soleil d'hiver Darde en vain sur elle Ses fins rayons
Et quand vient mars Que neige mouillée S'est installée Et qu'aidée par la lumière du jour Elle se met à fondre vitement Elle entraîne dans sa fonte Vieille neige décembrine Et les deux neiges emmêlées A jamais disparaissent
Tel est ainsi Mon amour de jadis Longtemps vivace Et que je croyais éternel Emporté dans l'oubli Par ce nouvel amour de passage Déjà disparu lui aussi Mais qui m'a guéri De mon premier amour