Parfois un vent mauvais qui souffle on ne sait d'où Frappe à notre porte ces longs soirs de décembre Et vient comme un intrus s'allonger dans la chambre Où sur un meuble noir ronronne un beau chat roux
Vent mortel tu cherches ta proie comme les loups Qui courent sous la lune aux sombres reflets d'ambre Et dans la nuit glacée où l'arbre nu se cambre Tu voles les âmes sans prendre rendez-vous
Dans l'incendie secret des mémoires lointaines Tu emportes sans haine au-delà de la plaine Ces ombres nouvelles qui calment ta douleur
Mais cette nuit de neige une étrange faiblesse Retient ta main vaincue par la tendre noblesse De ce chat de velours endormi sur mon coeur