Comme une imprécation puissante Venant du fond des temps Comme un souffle divin Venant du lointain des steppes J'en appelle à tous les saints De Saint Serge à Sainte Matrona J'en appelle à l'eau millénaire Des fleuves et rivières et lacs De Volga à Ienisseï De Ladoga à Baïkal J'en appelle aux cathédrales Aux bulbes d'or miraculeux De Zagorsk à Valaam J'en appelle aux fleurs de taïga Aux arbres des forêts mystérieuses Aux oiseaux perdus dans l'hiver Pour que partout de Russie Se lèvent la colère des justes Le flot tumultueux des éprouvés Pour que partout de Russie Pousse le bois de l'épée de justice Se répande la douleur des mères Pour le sang versé des fils aimés Pour que tous les cœurs purs Unissent leurs prières Ferventes et lumineuses Afin que l'infâme du Kremlin Qui prie faussement Dans l'ombre des croix Soit réduit en poussière Afin que l'âme du tyran Trempée dans la boue putride du déshonneur Brûle sans fin dans l'éternité de l'enfer Pour qu'enfin sur cette terre bénie Le vent léger de Sibérie En ces jours si doux du printemps Parcourt à nouveau la plaine Et pose sa caresse de velours Sur le front de l'enfant endormi