Sur un air juif, mon âme s'en est allée Dans la fumée grise d'un train sans retour. La joie de notre enfance s'est envolée, Le feu de l'enfer les a pris pour toujours.
Un violon triste chante dans la nuit, Sur un air juif mon âme s'en est allée. Le cri sourd d'un enfant à jamais s'enfuit, Frêle vapeur de vie dans l'ombre exhalée.
Les corps décharnés, la mort au sang mêlée, Ô Dieu pourquoi ces êtres ont tant souffert ? Sur un air juif, mon âme s'en est allée Tel l'oiseau emporté par le vent d'hiver.
Te maudire Dieu pour tant de désespoir, Mais prier encor dans la nuit étoilée, Ne plus pleurer et croire encore en l'espoir, Sur un air juif, mon âme s'en est allée.