J’ai gardé sur le cœur dans une poche secrète Une photographie, une image muette Qui bien souvent me parle Souviens-toi murmure t-elle Souviens-toi de ce temps où tu rêvais à elle.
Et brisant leurs barreaux, surgissant du passé Remontant les flots gris sur leur barque entassés Les démons grimaçants, les fantômes hagards Débarquent dans mon crâne et brouillent mon regard.
Et la très vieille flèche à la pointe rouillée Par un dieu sans pitié fichée dedans mon cœur Remue dans la blessure, ranime la douleur Que peu à peu je commençais à oublier.
Cette souffrance haïe, ô comme elle me manquait Quand seul je marchais vers la garce efflanquée Elle est comme la glace qui brûle et rafraîchit Elle est comme la mort qui prend mais affranchit.
J’ai gardé sur le cœur dans un jardin secret Une photographie au parfum de regret Qui bien souvent me parle Souviens-toi murmure t-elle Souviens-toi de ce temps où tu rêvais à elle.