Penché sur ton regard où flottait un oiseau Un nuage soudain vint en troubler les eaux Née de ces noirs joyaux enflammés par l’orage Une perle d’écume fut portée au rivage
Suspendue un instant à ton cil immobile Elle se laissa glisser hésitante et fragile Petite graine de tristesse, parure gracile Et éphémère irisée de couleurs subtiles
Bravant l’immensité elle s’élance telle un navire Sur les courbes soyeuses de tes joues mordorées Caressant leur douceur qui souvent me chavire La perle roule, s’écoule vers ta lèvre adorée
Un sentier lumineux, une saveur amère Ces quelques gouttes d’âme au parfum d’eau de mer Et ces grands yeux si noirs d’une brume noyés
Emu par ce visage, à jamais sous le charme Sur les courbes gonflées de tes lèvres mouillées J’aurais aimé goûter le parfum de tes larmes.