Les muses s'en vont, les muses s'en viennent Tantôt côté cour, tantôt côté jardin Mon ami Pierrot que jamais ta peine N'endigue le cours de ton cœur badin Vas t'en errer dans les abîmes Y flirter avec le sublime
Les amours s'en vont, les amours s'en viennent Tantôt côté cour, tantôt côté jardin Mon pauvre Pierrot que jamais la haine N'entrave ton parcours d'humble baladin Vas t'en errer sous les étoiles Afin que beauté s'y dévoile
Les songes s'en vont, les songes s'en viennent Tantôt côté cour, tantôt côté jardin Mon ami Pierrot, vois par le persienne Rêves qui accourent tels des paladins Vas t'en errer delà les nuages Y quérir d'aimables présages
Les amis s'en vont, les amis s'en viennent Tantôt côté cour, tantôt côté jardin Mon pauvre Pierrot quoi qu'il t'en advienne Laisse libre cours à tes pleures ondins Vas t'en errer delà les mers Pactiser avec l'éphémère
Les espoirs s'en vont, les espoirs s'en viennent Tantôt côté cour, tantôt côté jardin Mon triste Pierrot ta lubie est vaine Et pour couper court à ton lot gredin Vas t'en donc embrasser la lune Et lui conter tes infortunes
Les muses s'en vont, les muses s'en viennent Tantôt côté cour, tantôt côté jardin Bienheureux Pierrot, vois par la persienne C'est elle qui accoure, qui paraît soudain Allez en paix delà les nues Vers des étoiles ingénues