Tout près de la statue de ce grand groisillon, Qui promène son ombre sur l’île tant chérie, Combien de promeneurs, connaissent la passion De ce poète cher, que la guerre nous ravit…
Calloc’h était son nom, comme tant d’hommes sur cette terre, Voilà bientôt un siècle, loin de son univers, Il connut la misère, des soldats prisonniers D’un infâme bourbier aux recoins meurtriers.
Il lui fallut subir, comme des millions d’autres Pourtant partis joyeux, tels de nouveaux apôtres, La sordide ambition de quelques officiers, L’idiotie d’un conflit, qui devait être le dernier.
La chaleur et le froid, la poussière et la pluie, Le fracas des obus et la mort habituelle Furent pendant des années, les tourments de sa vie Et pourtant, malgré tout, il espéra du Ciel…
Se souvenant de Groix, de ses si doux printemps, De ses eaux transparentes, des thoniers pavoisés, Il ne pouvait que dire, tous ces barouds déments Ne sont que mauvais rêves, un beau jour, effacés…