Chez-nous, Il n’y a pas de falaise Pour arrêter la mer Il n’y a pas de silence Pour déchirer le vent Il y a juste la mer Étendue sur le sable Pas trop loin des Polders De ses dunes sauvages Qu’on y passe le temps. D’y perdre, quelques amants.
Il y a surtout chez nous Des hommes aux mains si grosses D’arracher la sueur Et de l’étendre aux gosses Qu’ils en sont fier dedans, Et que l’eau des rivières Se boit comme de la bière Le samedi seulement Juste pour un instant Le temps, d’arrêter le temps.
Et puis, Peut-on vraiment s’en faire Quand il faut de la terre, Sortir le pain des autres Pour la femme, qu’on aime bien Les mômes un peu chagrins Les vieux déjà trop vieux Qui survivent en silence, Juste le temps d’attendre S’il reste un peu de temps Le temps de vivre encore.
Plus haut, Qui remplace le ciel, Un désert de torrent Qui vous pleure dessus, A vous mouiller le Cœur Mais que l’on aime ainsi Puisqu’il est du pays Puisqu’il est né d’ici Qu’il doit se sentir seul A vous rester fidèle A vous rester le même.
Et moi, Et moi je ne dis rien J’écoute de mes yeux La brise qui se lève S’endort et se relève A grand coup de tendresse Pour le blé qui se dresse Le fait dansé un peu Se jette dans le jeu Se couche et se caresse D’un orgasme joyeux.