Mon beau pays d'Artois aux monotones plaines Hérissées ça et là de collines lointaines Et dressant tes beffrois dans un ciel de grisaille Ma terre de silence, ma terre de semailles
Tes canaux indolents trouant tes champs de blé Tes flaneuses péniches allant leur pas tranquille Les passants hésitants dans le tourment des villes Sur les champs de bataille tes morts désespérés
Mon beau pays d'Artois allant te suicider Aux falaises de nacre des plages désertées Tes ports mélancoliques aux parfums de voyage Les portes de la mer pour dernier paysage
Je voudrais me creuser une fosse profonde Me fondre dans tes blés aux chevelures blondes Sentir battre ton coeur au sein de mes poumons Boire tes chants d'amour, m'enivrer de ton nom...