Sortie de nulle part, Telle une apparition Indue sur ce trottoir, A la circulation Humaine vous vous êtes Mêlée pour un moment, Gracieuse et fluette, Sombre éblouissement.
Les quelques pas qui nous Séparaient étaient plein Des effluves de vous, D'un suave parfum Emanant de la sombre Profusion capillaire Qui laissait comme une ombre Entre vos deux bras clairs.
Le regard accroché Dans votre chevelure J'oubliai où j'allais, Ou je n'en avais cure, Fasciné par la scène De vos cheveux de jais Semblant vous inonder De cascades d'ébène.
Il m'aurait suffit de Tendre vers vous le bras En un geste rapide Pour connaître l'émoi De plonger mes doigts dans Votre profonde sylve Et qu'ainsi de l'ardent Désir je me délivre.
Mais je vous ai perdue Quand, trop soudainement, Happée par un huis blanc Vous avez disparu. Et je suis resté là, Arborant comme Esope L'air sot et interlope De qui ne comprend pas.
Le temps depuis a fait Son œuvre sur mon front. D'ardentes passions Depuis j'ai connu. Mais Je garde souvenir, Comme si c'était hier, Du douloureux désir De votre crinière.