Peut-être que l’Afrique Existe seulement dans l’imagination Du voyageur qui reste sur la grève A contempler de la mer L’impénétrable question Savoir si derrière l’immense La barrière des vagues Ce qui se tord roule à l’infini Compose un territoire Le sable d’un autre océan Le prodige et l’escale Où poser de sa neige le grain Le blanc immatériel la vie ce qui fond La vie ce qui fonde L’échanger contre les concrétions D’une rose des sables de la splendeur L’énigme du friable le sens fragile De la dureté l’âpre solitude La soif enfin Car il faut plus que la soif Pour oser plus que la faim pour imaginer Que le monde puisse s’éteindre S’abstenir d’exister Au-delà d’une ligne de grand silence Et tomber dans l’infini le plus vaste Parce que l’on a en soi des infinis A peine éclos à peine nés Et désignent déjà du vent l’alliage L’aile le vol l’espace Et le grand souffle Qui porte les caravelles au plus loin Au plus simple au plus fou Au plus grand du voyage en soi Déjà sel alliance illimite Le désir enfin sa ferveur Après les Dieux tombés Après le doute Avec lui le vertige Des cartes impossibles labyrinthes L’imaginaire des Portulans Trois sous six sols de vent Et de chimères Des monstres de la mer l’épouvante Du vent l’absence De la mort toujours la présence La soie de la route en soi L’épice du rêve Le recel du chemin l’esprit L’Afrique respiration Maintenant traversée Maintenant transgressée Trouvée maintenant