J’ouvre les yeux et je regarde Je vois ma terre et puis le ciel Un oiseau siffle un oiseau vole Le vent le porte caresse ses ailes Un enfant chante un autre lit Un enfant joue un autre rit Aucune entrave ni lien ni chaine Aucun fusil n’effraie ma vie
Je peux penser je peux parler J’ai droit d’aimer et respirer Je peux crier je peux pleurer Sans avoir peur d’être jugé Je peux sourire et même rire Sans aucune crainte d’être frappé Je peux tout lire aussi écrire J’ai droit de dire ma liberté
T’ouvres les yeux et tu regardes Tu vois une terre et puis un ciel Des ombres noires volent sans te voir Dans un silence presque irréel Un enfant pleure un autre crie Un enfant peine un autre prie Fils barbelés murs et prisons Les armes grondent torturent ta vie
Pas de pensées pas de paroles Ni droit d’aimer juste respirer Quelques sanglots vite étouffés Par cette peur d’être jugé Ne pas sourire surtout pas rire Dans cette crainte d’être frappé Pas de lecture ni d’écriture Pas même le droit de t’exprimer
Je vis ici dans ce pays Ou vivre libre est comme un droit Le gout de l’air l’odeur des gens Tout n’est que larmes sucrées de joies C’est si normal si habituel Nos différences sont acceptées La vie ici tolère mes choix Ma foi aussi est respectée
Tu vis là bas dans cet endroit Ou vivre libre est un combat Le gout du sang l’odeur des gens Tout n’est que larmes salées d'effroi C’est si banal si ordinaire être en souffrance est ton destin La vie ailleurs tu ne sais pas Personne ne parle le monde feint
Je pense à toi je pleure pour toi Je veux t’aider à respirer Je crie je parle je marche pour toi Pour dire au monde la vérité Te voir écrire pouvoir te lire Te voir aimer et être aimé