Un aigle noir épie, et de son aile pure fauche à la fois l'éclair et l'immobile blé. Et voilà qu’il affole aussi ma chevelure et se pose si près que mon cœur est ciblé.
De peur que mes cheveux ne soient pris pour un lièvre je les coiffe autrement, face à son bec armé ; quand il se met soudain à découdre ma lèvre à la façon d’un homme ayant toujours aimé.
Et moi qui l'interroge avant qu'il ne m'achève : « De quelle âme infinie es-tu le masque étroit, de quelle éternité suis-je la marque brève et d'où vient que nos cœurs battent au même endroit ? »
Mais demeurant muet, le voilà qui s'envole et m'abandonne vierge au bord de la raison ; ne sachant pas répondre, il s'enfuit sans parole et laisse entre nous deux renaître l'horizon.