Vos visages sont miens vos images miennes Vos photos me saisissent me ravissent me rappellent L’écran tenace de ces lieux de présence interpelle Ramasse de mémoire et d’enfance ancienne Que vous fûtes jeunes et parents de mes parents Voici ma famille, grands parents, papa, maman, Mes sœurs, mes amis, mes caboches En ces temps vécus si loins si proches Temps d’histoires transmises imaginées lues ou qu’on sonne Défilant vos photos s’animent comme en vrai de personnes Imago de galoches de souvenirs De guerres de boches d’Oradour de martyrs Exhume existant vos gestes vos lieux vos sourires Communiquant votre histoire à la mienne afin d’en rire S’étonnant complice au photographe malice Visages d’éternelle jeunesse traits de quelle vieillesse ? Je pleure d’oubli je ne sais je crie ai-je su N’avoir pas réalisé ni d’in-souci vécu Ces moments photographiés où l’éternité se brise Où l’histoire s’arrête où le moment s’éternise D’instants éternisés de famille de vacances de printemps De désert d’enfants de temps d’apprivoisement si lent D’infinie patience de récréance Qui témoignent avec tellement de suppliance Consolés de pellicules sépias ou noires et blanches Où prêtés vos visages en diaporama défilent Sur l’album numérique où se déclique en chic votre fil S’anime d’amour rage ce généalogique toujours Qui ravive et convoque votre génétique contour Issu mémorial d’une présence interdite d’absence D’un étant familier autorisé d’instance D’une mémoire aurorale qui s’origine au passé de transhumanc D’une émotion héritage qui-vive familial d’oubli et fulguran Permanence folle et sage d’une totale Espérance