Vous auriez pu noircir mes dents au stylo bille Ou dresser des oiseaux à picorer mes bras Donner ma tête nue aux étonnants cobras Qui par les tièdes nuits de printemps vous habillent
Or vos yeux qui voient tout mais qui jamais ne brillent N’ont fait que refléter ce que mon œil verra Quand dans quinze ou vingt ans on me retrouvera Hébété mais repu suspendu à vos grilles
Le chant de vos doigts creux fait grincer mes tendons Il me rappelle un peu ceux que nous entendons Assourdis et vibrants dans le sein de nos mères
Et les nuits je revis vos danses concentriques Et vos gestes parfaits dont l’abrupte grammaire S’écrit là sous ma tempe en signaux électriques