« Je n'ai pas oublié : cela fait quarante ans Que l'on s'est rencontrés ; tu sais, tu peux me croire, Je garde chaque jour au fond de ma mémoire, Rien ne s'est effacé malgré l'œuvre du temps.
Ta fraîcheur, ton sourire et nos plus doux instants, Je les relis sans cesse aux pages du grimoire Sur lequel nos deux cœurs ont écrit notre histoire, Des faits les plus mineurs jusqu'aux plus importants.
Et si, sur ce bouquet, tu vois couler des larmes, Je ne veux surtout pas que pour moi tu t'alarmes, C'est sur notre passé que je verse des pleurs ».
Le vieil homme est assis sur le bord de la pierre, Doucement sur la lame, il dépose les fleurs, Et puis, le dos courbé, quitte le cimetière.