Est-ce toi Calliope ? Est-ce toi qui t’amuses A souffler dans mon âme un parfum de zéphyr ? Ne seraient-ce plutôt de méchantes camuses Qui se gaussent de moi rien que pour leur plaisir ?
Il m’a semblé sentir, abîmé dans mon songe, Le frôlement soyeux de ta main sur mon front ; Dis-moi que cet espoir n’est pas un vain mensonge, Que mes souhaits, bientôt, se réaliseront.
J’ai cultivé pour toi les fleurs de poésie Que je tresse en sonnets pour orner tes cheveux, Je t’offre leur nectar et leur douce ambroisie Qui nous enivreront, dès demain, si tu veux.
Alors, viens sans attendre ! Oui, viens ouvrir la cage À tous ces mots-oiseaux que je n’ai jamais dits Et tel un ménestrel venu du Moyen Âge, Je te déclamerai mes vers du temps jadis.