Il m'arrive parfois, lorsque le soir descend, A la fin d'un combat, encor couvert de sang, De perdre brusquement ma hargne et mon courage Je ne sens plus alors ni bravoure, ni rage. Et je voudrais alors...
Arrêter de braver tous ces moulins à vent, Redevenir agneau, paisible comme avant, Ne fut-ce qu’un instant pouvoir poser les armes, Vivre tranquillement, ne plus verser de larmes, Connaître enfin la paix d’un foyer chaleureux, Redevenir enfant, n'être plus valeureux, Oublier pour un temps quelle est ma destinée Et vivre en ma chaumière auprès de Dulcinée, Lui tenir chaque jour d'agréables propos Et mettre dans un pré Rossinante au repos.
Mon désir n’est-il donc qu'espérance vulgaire, Un délire insensé que l’on n’accomplit guère ? Ô toi mon âme sœur, sauras-tu gentiment, Par mille voluptés, apaiser mon tourment ? Pourras-tu de mon coeur ôter les flétrissures Et de mon corps blessé panser les meurtrissures ? Voudras-tu consoler un pauvre spadassin En laissant reposer ma tête sur ton sein ?