Le vieil homme est assis devant son écritoire Une plume à la main ; doucement il sourit Au vent des souvenirs qui souffle en son esprit, Fantômes vaporeux témoins de son histoire.
L'aïeul ferme les yeux pour lire en sa mémoire D'anciens plaisirs éteints : quand la rose fleurit Dans un jardin d'amour ou que l'orgueil mûrit, Se riant des moissons, au soleil de la gloire.
Mais le bonheur s'en va sous le pont Mirabeau, L'aigle perd sa splendeur quand il devient corbeau Et sous le poids des ans, le chêne aussi se penche.
Une lettre ? Pour qui ? Maintenant qu'il est seul Le papier safrané lui semble être un linceul Car il sait que demain n'est qu'une page blanche.