O rêve ! Heure sublime où tout devient possible, Où le monde n’est plus qu’un objet dans ma main, Où ma barque s’en va, au fil des lendemains, Pourfendant les flots lourds des fleuves impassibles !
O rêve ! Forme étrange, accès d’inaccessible, Mon escalier d’azur et mon vivant chemin, Ma folie devenue réalité soudain, Ma pâle déité, ma richesse insensible !
O rêve ! Mon repos, mon calme insoupçonné, Comme un riant destin tout à coup proposé En un autre départ vers une vie nouvelle ;
Quand, voguant vers ailleurs au gré de mes désirs, J’ai asséché mes pleurs et j’ai tu mes soupirs, O rêve ! Ma folie, ma puissance éternelle !