Ce serait un beau soir d’automne, Un de ces jours resplendissants Où le soleil se meurt sur les ors du jardin. Tu arriverais simplement Et prés du feu tranquille où le bois reprend vie Nous irions nous asseoir ensembles. Nous échangerions quelques mots Entrecoupés de longs silences Où nous serions encore plus proches Sachant tout des pensées de l’autre. Nous pourrions parler de naguère, De ce temps où tout était beau, Où la folie était raison. Tu rirais de mes cheveux blancs, Je m’attendrirais sur tes rides ; Tu porterais en toi les parfums de jadis Et nos mains enlacées auraient des souvenirs. La bûche consumée aurait quelques éclats, De ces lueurs marbrées qui éclaboussent l’ombre Comme des cercles d’or dans le creux des mémoires, Et le temps coulerait entre nos mains serrées Comme l’eau du torrent où nous allions ensembles. La nuit nous couvrirait lentement, peu à peu, Et je contemplerais dans le fond de tes yeux Les étoiles calmées des braises qui s’endorment !