Assis en tailleur sur le vertige du souvenir Mon esprit jusqu’aux rives de l’Oubangui S’envole sans faire le détour de Maya Maya Et c’est vous que je retrouve Frères d’aurore Sous les gais manguiers de Bangui
Je vous salue Fiers frères enferrés au fin fond D’un pays atteint de chaude pisse Je vous salue De la loge d’à côté Où je claudique d’une espérance à l’autre
En faisant concurrence à l’oubli Il s’agit comme une vache dans le pré De vêler aux entrelacs du songe Une vie nouvelle Il s’agit de donner créance aux sortilèges de l’espoir Où le vieux Grégoire trinque sa coupe de romance
Aux proches parages des paradoxes Nous réinventerons l’amitié En faisant un toast pour la rencontre En buvant le futur face à un fleuve Que nous prendrons à témoin Et tant mieux si en face le Congo nous entend
Sans attention porter Au soleil accablant du manque Nous irons main dans la main Au boulevard des martyrs Refaire le monde De nos seules utopies
Car il convient de vouer Un amour exigeant A la terre de Centrafrique Et dire que nous sommes ensemble Biani Biani