Oui je t'ai bien connue Très chère je me souviens de toi En ce temps-là tu vivais utilement Au sein de chaque foyer Mais tu es depuis hélas portée disparue Tu peuples toujours mes rêves et je te vois Quand enfant lors des longs soirs d'hiver J'allais encore à la soirée Toi l'antique et robuste crémaillère Essentielle jadis à la vie Armée de moult dents crantées et acérées Brûlée noircie tu trônais là dignement Avec tes chaudrons cuivrés Pendue parmi les flammes des feux de bois Au cœur d'un âtre à tous les vents ouvert En nos vétustes chaumières Hélas tu es partie victime de la vie Du progrès orner les travées de musées Où tu survis sous les regards amusés En cette retraite dorée enfin choyée Toi qui a tant œuvré Ores repose toi