Je me trouvais un jour au pont Marie-Thérèse Penché nonchalamment en reprenant mes aises Rêvassant,sans même voir,les eaux et reflets noirs De l’indomptable Lesse,resplendissant miroir
Je l’entendis me dire"Ecoute ma chanson Ecoute ce murmure,clapotis de ma vie Moi,la fille d’Ardenne comme tout polisson Déjà petite,seule,j’allais fuguer,ravie
Et j’ai grandi joyeuse par les bois,les forêts Baguenaudant par-ci,me riant des barrages Et je vais cascadant,sous la pluie,les orages J’eus selon la rumeur,un Amour fou,secret
Mon flirt avec ce monde accoucha d’une merveille Où chacun en ce monde s’extasie,s’émerveille Mon cours alors se calme,mon rêve s’embourgeoise Adieu vallées chéries,terre luxembourgeoise
Des bourgs et des bourgades embellissent mes rives Mes eaux vont lentement,paresseuses,oisives S’accouplent en s’enlaçant au flot de fiers amis Sans arrêt,jour et nuit,et toujours insoumis
Coulent par des pays,au loin vers l’infini Ma vie telle la tienne s’écoule bon an,mal an Avec que ses écueils de pluies et de bon temps Et voilà,me dit-elle comme ce temps finit...."
Les Maissineries.XII.19 Le pont Marie-Thérese +- 1760