Brutale et belle Comme une tôle d’acier au soleil, Elle étale de son port L’ampleur industrielle, Dont les grues drainent de la mer Les conteneurs de la prospérité, Telles les funes avides D’un chalut liquide Que ride la lenteur inexorable Des cargos géants.
Fenêtres immenses Dont les carreaux reflètent au ciel L’ombre verte de leurs parcelles, Ses banlieues sont les vastes prisonnières D’une grille de violence aux barreaux de bitume Ou racolent sur le balcon tristes des trottoirs La silhouette précaire des Juliettes impubères.
Dans la nuit qu’écrase Le firmament des échangeurs, Des phares en rut paradent en astres rageurs Qui, dans le brame pulsé des haut-parleurs, Exhibent l’éclat nuptial de leurs jantes massives Et de leurs chaines de pacotilles.