Imagine les courbes des champs Où le blé d’hiver prend son temps. Pense au soleil de quinze heures, Qui chauffe le dos des marcheurs. Ce dimanche, enfin, sourit A ceux qui rompent un long ennui. Songe à la joie toute intérieure D’être sur un chemin, loin du labeur. C’est tout le mal qu’il faut souhaiter Aux hommes de bonne volonté. Se fondre, se faire élément des éléments, Assumer sa condition modestement, Implorer le pardon de la Nature pour cette intrusion, Cela ressemble à la liberté sous condition. Voici que des silhouettes Irritent la ligne de crête. Elles avancent, armes pointées sur les nuages, Et perturbent le silence des sages. Plusieurs séries de salves agressives, Doivent avoir fait fuir les grives. Un écriteau rouge sang Informe sans ménagement L’imprudent pékin, Hasardé sur le chemin, Que la Nature n’appartient Plus aux perdrix et lapins.