Suppose que tu sois seul être humain sur un non continent, Suppose que tu perdes peu à peu l’usage de ta voix, Qu’elle ne te serve plus qu’à chanter aux oiseaux et au vent Alors il te reste encore les mots au bout de tes doigts, Ceux que tu ne raconteras plus jamais à quiconque. Tu peux les tracer dans le sables remué par l’océan, Tu peux les graver dans l’écorce de palmiers verdoyants, A tout hasard. Tu peux laisser ton message muet à tes découvreurs S’ils sont capables de comprendre tes mots d’un autre âge, Si les arbres n’ont pas été foudroyés par la foudre: « Ici un homme a oublié la parole à force de solitude ! »