La nuit, cette nuit, n’a rien d’une princesse, Vêtue de taffetas étoilé pour un bal, Dont l’épiderme est un bois d’ébène parfait. La nuit, en risquant mes narines au dehors, J’aurais bien voulu en admirer tous les ors. Mon appendice nasal remplaçant mes yeux, Hume avec dégoût une odeur pénétrante. Je la compare à cette senteur prégnante De vase puante aux bulles effervescentes D’un port délaissé lâchement par l’océan. La nuit est une gueuse puant horriblement. J’attends, sous les nuages encombrés de démons, Que le vent chasse l’odeur de ces vieux haillons. La nuit ne porte plus l’espoir des contes de fées. Le cloaque empuanti est une valeur ancrée. Cette nuit la légèreté a fait place au doute, Certitude vautrée bassement sur la marée. Pourtant, peu à peu, dans cette soupe immonde Je sens les effluves suaves du varech iodé, Du calfat de vieux thoraxs de nefs décharnées, Pourrissant dans des cimetières improvisés. La nuit bretonne, morbihannaise, cette nuit-ci, Ne suggère plus le parfum lourd qui suit l’amour. Elle est repoussoir inexploré du tourisme, Et suggère la présence proche de quatre cents porcs. La nuit est lisier, la nuit vautrée dans le port.