NUAGES D’AOUT 2001 POUR PLAINE TOURANGELLE 23 9 01
Je ne vois que hardes sans pâtres et sans âme, Cavalcades en l’éther « ad vitam æternam », Et troupeaux enrubannés façon « Trianon », Choux apatrides, cumulus d’accumulations, Et pachydermes silencieux en migration, Décors de théâtres sans un seul machiniste. Mes pupilles, au tréfonds de la ouate enfoncées, Cueillent les images d’un perpétuel défilé, D’acteurs aux orbites creuses sur la plaine vide, Où les nuages roulent inexorablement.
Je me souviens de tous les soirs incendiés quand, Avec ma mère, j’explorais la nuée bretonnant, Certains compagnons de livres s’y dessinant.
Leur confiance m’a quitté définitivement. Le ciel n’est plus que cette froide geôle à mystères ! Mes petits bateaux de plomb ont réapparu, Voguant encore plus gravement au ciel Tourangeau: Cuirassés, porte-avions, dragueurs, avisos… Les étraves de mes escadres miniatures ont brisé Les caisses où l’enfance les avait enfermées.
Sombres fers à repasser volants aux fonds plats, Strates de stratus sans pensée d’une autre armada, Quelles missions porteuses de l’absolu désespoir Vous a confié le Mal pour guerroyer ce soir ?