Vos
poèmes

Sommet lointain mal ébauché,
Sentier de brouillard ouaté.
Cinq heures, un matin, l’été.

Murmure du vent,
Inintelligible à mes oreilles,
Battant la mesure du sang.

Contournement de caillasses,
Efforts mesurés sciemment.

La vierge est là-haut,
Paumes offertes à l’univers,
Aux cieux et… à moi.

Sourire rouillé presque rongé
Sur un monticule rocheux.

Dans la base évidée,
Un coffret en fer sans fard,
Avec un carnet de montagnards.

Je songe aux mots, aux clichés
Qui y sont et seront consignés
Pour les siècles des siècles.

Les minutes meurent.
Inspiration bloquée.
Sur l’horizon noir.

Le trait jaunit,
En rose orangé s’épaissit,
Feu tricolore .

Je soulève le couvercle.
Je peux maintenant écrire.

Tel un djinn blanc,
Un aigle s’enfuit.

Son cri rebondit interminablement
Sur les parois gris-bleu du ravin.

Il dépose à mon pied,
Une plume aérienne!
Il me dicte des mots.

Sur le carnet montagnard,
On pourra lire l’espoir :
« Liberté tu es plume ! »

Ni chimère,
Ni vision d’indien !
Inspiration bloquée.