Nous avons trop laissé au temps Le temps de prendre son temps. Le temps qui s’écoule tant et tant Comme la pluie emplit l’étang.
Ronde des heures et de minutes Quand les larmes coulent en sillage Les années devant nous se disputent : La première est dernière au rivage.
Le temps roule dans nos paumes ouvertes Le sable glisse en sablier sans verre Les jours se suivent d’un pas alerte La vague meure doucement sur son erre.
Regarde : le temps s’arrête Il va te prendre à son bord, Ne courrons plus à perdre la tête, Main contre main nous ne perdrons plus le Nord.
Le temps s’enfuit tout doucement. Il faut laisser au temps le temps, L’eau coule sous les ponts, tout le temps. Je rêve encore d’hier, pourtant.