Eau de vie
Du haut de ton trois mâts, attrape ta lanterne,
Eclaire-le à l’avant et regarde à l’arrière
L’écume de ton passage s’étaler sur la mer
Au-delà des rivages, tes vagues rouler sans peine.
Regarde à tes cotés les voiliers de tes frères,
Subissant vents et mers, sans aller de travers,
Tes frères et tes sœurs, de sang comme de cœur,
Accompagnant tes doutes et conseillers d’une heure
Regarde ces loups de mers, subissant les rouleaux,
D’un océan amer ou l’horizon s’éclaire,
Tempêtes, sel, vents et eaux ont sus tracer leur peau,
Le voyage s’achève, sans atteindre la terre.
Terre d’espoir, terre de rêves,
Rêves d’une vie,rêves d’un père,
Refuse d’y habiter si elle n’est pas ton cœur,
Ses ruisseaux et ses lacs, non-miroir de ton âme
Et l’air qu’on y respire non-parfum de tes fleurs.
L’instant d’une nuit chaude, écoute les feuillages,
Nager les coquillages, soupirer les rivages,
C’est la terre qui se plaint, de porter tant de sages,
Espérant vers l’avant et pleurant leur passage.
Ne sois pas de ceux-là, recherche cette terre,
Tout au long de ta vie, ta lanterne t’éclaire,
Ballotté par l’avant, ballotté par l’arrière,
Remontant les courants, sans regretter hier.