Pas de lune ce soir, j’irais marcher un temps, A profiter du noir, du calme qu’il répand, De ces pas mesurés dans un monde d’oubli, Je crois que je fuirais le commun de la vie,
Ressentant dans le cœur une légère peur, Manquant de la lueur chère au voyageur, Je suis enveloppé mais je reste méfiant, Je suis accompagné de ce vide troublant,
Tout veut que l’on dorme, une incroyable paix, Habits uniformes et reliefs effacés, La gloire d’un obscur qui nous est étranger, Infini parure qui ne peut nous quitter,
Tout a bien disparu partout où je passe, Rien ne blesse ma vue, il n’y a que des traces, Terre malheureuse au refrain d’abandon, Ces nuits délicieuses nous en volent les dons.