Vallée des aliénés
Il se rendait ce jour à la vallée,
La passion de liberté obsédant,
Comme hâtif et déjà frémissant.
C'est cet accueil qu'il avait ignoré,
Dessiné comme les reliefs présents.
Du trajet qu'il visionne au départ,
S'instruit la sagesse qui l'en libère,
Pour un ailleurs il change de repères,
Et rend à leur action tout son vouloir,
Allant comme porté par d'autres airs.
Dans un calme qu'il eut avant connu,
Il s'installe, scrutant et désireux,
Ces mouvements interdits sont à eux,
Le respect veut l'occuper par la vue,
Echouant comme ses envies de feu.
Il s'épuise de ces disparités,
Et reprend, se voulant l'effet du temps;
Le maître de la demeure l'entend,
Son présent manque de vivacité,
Dur comme l'ont toujours été ces flancs.
Toutes les idées vont à ce fardeau,
Il veut éviter d'immobilité,
L'insensible lui est bien refusé,
Et s'éclaire ce qui se fit plus tôt,
Eloignant comme le parfum des prés.
Sans y voir eux se vexe plus encore,
Niant à l'objet cet effet haineux,
Bouleversé, déçu, toujours envieux,
Frappé au corps, poursuivant ce tort,
Muet, comme l'immense sol neigeux.
Alors il s'éloigne, il ne veut plus,
Se couvre des regards en discrétion,
Rejoint le vide avec émotion,
Vivant de ces instants qu'il n'aurait su,
Noué comme les étoiles d'Orion.