Elle sèche au soleil Couchée sur un caillou brûlant Elle cherche le sommeil La tête cachée sous un turban Mais il fait cent degrés à l’ombre D’un rare palmier de la vallée fantôme Les pieds bouillants Le visage plissé L’air absent Avant de s’envoler enfin au bout du temps Elle rejoint le parfum d’une nuit chez Asni On y arrive avec un cadeau du ciel Et on repart avec un collier arc en ciel Les années passent et on est toujours là Sur le perron du matin au soir On y croise d’authentiques beautés Qu’on caresse des yeux en rêvant à moitié Et à l’heure du départ On passe entre les eucalyptus Puis on ferme la grille du jardin chez Asni Mais il fait cent degrés sans ombre Près du poids lourd qui clignote Attendre la nuit et la pénombre Au fond de la braise des dunes Des tonnes d’acier avancent lentement Chargées d’hommes prêts au combat Les jambes recroquevillées La figure cachée Elle se voit une dernière fois Dans ce jardin des rêves Chez Asni