Le wagon-lit l’après-midi Des prénoms oubliés Pleins de modestie Mais qui veut passer la nuit dans ce train ? Grand corps recroquevillé derrière une longue mèche Tu te marres tout seul Comme si la joie de vivre te prenait par surprise Dans ton pays blanc et froid Dans ce train de nuit Chacun a ses raisons de sauter Et ses trucs aussi Pour retrouver son équilibre Parfois tu redescends la guitare pleine de soleil Mais tes rayons sont timides Ils viennent du nord des choses Dans les trains du soir Perruques blondes et amours endormies Ta tristesse est douce Elle va au sud Tes pensées voyageuses traversent même les océans Et tu n’as plus peur de voir se faner les roses De la vie qui rétrécit Tu as le temps de chercher ton rythme Et de changer de lit Dans ce train de nuit