Je bois la rosée du matin des bois du monde Quand l'aube éclate en sanglots sur l'herbe endormie. J'écoute en silence le récit d'un ami. Tout est pur, tout est calme à l'orée des secondes.
L'encre du fond du ciel est ivre de fuchsia. Mon ami parle et ses paroles s'illuminent. Chaque mot est un message que je devine Comme un verbe d'amitié entre chien et chat.
Puis le jour paraît quand s'efface le repos. La ronde des vautours endeuille l'horizon. La haine et les combats vont saigner la raison. L'ombre d'acier rougi survole le drapeau.
Sous la torture et l'emprise du spectre immonde Le ru grenat trace des actes d'innocence. Je sens mon ami s'échapper de ma conscience. Je bois le sang frais du déclin des bois du monde.