Vos
poèmes

J'allonge le souvenir
Sur la dalle de granit.
À l'aube, je sens venir
La voix hors de ses limites.

Les lettres d'or sur la pierre
En guirlandes suspendues
Semblent diadèmes de lierre
Au fronton des disparus.

Mes parents sont nés en treize
À l'orée du grand conflit.
De nos jours, en deux mil treize
Je suis là, bravant l'oubli.

Le passé semble si loin
Depuis l'ère Poincaré.
Mon carnet garde avec soin
Quelques âmes égarées.

De l'année qui a vu naître
Aimé Césaire et Trenet
Camus, l'écrivain, le maître
Et l'éternel Jean Marais

De cette année envolée
Ne reste qu'un peu de miel
La tendresse des aînés
Qui veillent depuis le ciel.

Dans l'allée du cimetière
Où chante l'humanité
Je vois mon père et ma mère
Tous deux pour l'éternité.