La porte veille Des passés-souvenirs Des tranches d'existence Teintées d'honneur Et de mépris.
La porte écoute Le temps pressé Courir après les ombres D'un présent désincarné Souillé d'incompréhension.
La porte comprend Les traces rouges de ses flancs Les gonds déchirés Les cicatrices de ses veines Les mutilations de son corps.
2.
J'oublie la porte métallique Au front couleur de cendre La porte d'infamie Fermée sur le cachot De mes pensées Dure, le jour de mes joies Odieuse, le jour de mes peines Quand le désespoir Accable la goutte qui perle Sur la porte Une larme au bord du Judas Un sanglot d'éternité Caressant la chair De métal Avant d'éclater En mille gouttes de vie Sur le béton froid De notre supplice quotidien.