Sur le sol enflammé de lame sans espoir Au rythme du tagueur et du tom endiablé Mon pied dessine une arabesque échevelée Sous le regard usé de la foule du soir.
Chacun remue son ménage et brade sa vie Sans comprendre la détresse de son voisin, Sans admettre le désespoir de son prochain. Les lendemains claquent des montagnes d'envie.
La toile écorchée du peintre abstrait sans figure Hante l'atelier sombre des vies en palette. Loin des feux de galeries, des éclats-paillettes, Un artiste meurt à l'ombre de sa peinture.
Chacun porte la croix virtuelle de l'oubli Sans comprendre l'agonie du siècle passé, Sans admettre le millénaire nouveau-né. Les lendemains refont l'histoire à l'infini.
Le glas du portable endeuille les survivants. Dans les rues-parades où s'en va l'âme de peine, Le passant malade éclate en sanglots de haine. Un semis d'écrits s'envole en rose des vents.
Chacun souffle les bougies de son existence Sans comprendre la voix du lion à tête humaine Sans admettre l'ultime vérité sans chaîne. Les lendemains guettent les moments d'espérance.