Les montures téméraires galopent dans les plaines brûlées Sous le vent chaotique des combats séculaires. L'arquebuse claque d'un feu-témoignage Et marque de son empreinte meurtrière Un cœur assoiffé de patrie. De la morne plaine, ne reste qu'un écho Sans lendemain de haine.
Le temps ne suit plus le rythme des cavaliers.
Les cathédrales n'élancent plus leur flamme Vers les Célestes. Les mains teintent de vermeil l'eau des bénitiers. Les calices déversent des hosties dont les plaies Dénoncent les horreurs de l'humanité. Sur l'onde de l'étang s'agite une feuille Née d'un autre automne Une feuille éteinte, absente, comme un souffle de rien Sur une joue de peu.
Le temps ne suit plus le rythme des cavaliers.
La rose écarlate tisse sa toile-araignée Au bord des mystères. L'orient regarde l'occident sans cesser de croire. L'hiver écoute la neige étoilée. De givre se vêt l'innocence. D'or s'illumine l'insondable éternité. La foule écoute la parole des ancêtres Franchir le seuil des cités cyclopéennes.
Demain, peut-être, verrons-nous Le temps suivre le rythme des cavaliers...